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"L'incendie" est paru en juin 1985 dans la revue littéraire
"Notre contemporain", et dès le mois d'août suivant, un lonq
compte-rendu de la "Gazette littéraire" soulignait toute l'importance
de ce texte, non seulement dans l'œuvre de Raspoutine, mais encore dans
l'actuel débat d'idées en U.R.S.S.
"L'incendie", écrivait le critique, "est une œuvre qui arrive
à point nommé. Si je devais en définir le qenre, je dirais que c'est une
nouvelle-avertissement, une nouvelle-mot d'ordre". Cette première
réaction était prémonitoire, puisque dans les mois qui ont suivi, les
références et allusions à ce texte se sont multipliées.
Que contient-il dont de si sulfureux ? Rien moins qu'une interroqation (sans
réponse, puisque la fin de la nouvelle reste ouverte) sur les capacités de
régénérescence de la collectivité minée, en son sein même, par son
développement techniciste et productiviste, et par le retournement des valeurs
porté par une nouvelle génération sans attache paysanne, et face auquel la
vieille génération elle-même démissionne.
L'action se déroule au tout début des années l980. Le cadre en est la
Sibérie profonde, et plus précisément les bords du fleuve Angara, cet unique
mais imposant "enfant" du majestueux lac Baîkal, toujours présent
chez Raspoutine. Quelque vinqt ans auparavant, des terres ont été inondées
pour construire un barraqe ; six villages traditionnels ont, ainsi, été rayés
de la carte.
/ Saisie en cours /
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